La tablette tactile : une nouvelle solution pour l’utilisation du numérique dans les classes

Aujourd’hui nos élèves sont de plus en plus nombreux à utiliser les tablettes tactiles pour un usage personnel. Les constructeurs popularisent l’ « objet mobile » et rendent ces outils de plus en plus accessibles au public. Selon le sondage IPSOS [1], 8 % des enfants de moins de 7 ans en ont une (+ 5 points depuis 2012), 19 % des 7 - 12 ans (+ 13) et 18 % des 13 - 19 ans (+ 10). 90 % des 13 - 19 ans utilisent des applications mobiles. Et la tendance se confirme ! Selon l’institut de recherche Gartner, le marché des tablettes tactiles supplantera bientôt sur celui des PC.

Evolution de l'équipement en tablette chez les jeunes. Etude IPSOS, 2013.
Evolution de l’équipement en tablette chez les jeunes. Etude IPSOS, 2013.
Estimation et prévision des ventes de tablettes. Etude GARTNER, 2013.
Estimation et prévision des ventes de tablettes. Etude GARTNER, 2013.

Ceci nous conduit à composer avec cette réalité et à réfléchir à l’accompagnement des élèves dans l’utilisation du numérique et l’accès aux médias par ces biais. Comment ces outils permettent-ils, de s’affranchir autant que possible de contraintes techniques, d’adopter une culture numérique et d’apporter un intérêt pédagogique ?

Alors qu’il est difficile d’équiper chaque salle d’un ordinateur et d’une connexion réseau, l’utilisation d’un dispositif mobile   est une solution pour développer l’usage du numérique dans les classes [2]. Les tablettes offrent plusieurs avantages d’utilisation par rapport à un ordinateur classique ou portable.

Les atouts d'une tablette
Les atouts d’une tablette

Un gain de temps dans la mise en activité des élèves

Entre le temps de démarrage, puis la connexion au réseau et enfin l’accès à l’ENT   [3], l’accès aux ressources peut être chronophage avec l’utilisation des ordinateurs. Le démarrage d’un dispositif mobile, quant à lui, est rapide ce qui rend l’accès aux ressources plus immédiat.

Un nouveau couteau suisse pour les activités

Au-delà du côté tactile qui modifie le rapport à l’objet, la tablette offre divers atouts. Avec ses outils, ses capteurs et ses applications, elle permet de faire (d’effectuer) de la veille, de prendre des notes et de garder les traces, écrites, orale et/ou visuelle d’une expérimentation réelle, d’un événement, d’un entretien. Elle peut faire office de boîtier de vote lors des évaluations. Elle permet d’utiliser la « réalité augmentée » et les codes QR qui enrichissent un support, ou encore la baladodiffusion, la géolocalisation, etc. pour des activités spécifiques.

Le nouveau couteau suisse numérique
Le nouveau couteau suisse numérique

Ces outils facilitent le "tâtonnement expérimental" [4] et la multiplication des situations problèmes qui sont au cœur du processus d’apprentissage pour lesquels les élèves deviennent progressivement acteurs.

Une facilité de déplacement dans les salles de classe et une autonomie favorisée

Les élèves ne travaillent plus derrière l’écran mais avec l’écran. L’espace dans la classe peut alors être repensé et la disposition des élèves ne dépend plus des contraintes techniques et matérielles imposées par les ordinateurs. Les élèves sont mobiles et peuvent tout autant travailler de manière individuelle que de manière collaborative, à leur place ou en atelier de groupe.
Avec l’aide de la tablette, les élèves sont alors libres de rechercher, sélectionner, exploiter les informations ou procéder à des expérimentations pour construire leur savoir. Et c’est en cela que la mobilité favorise leur autonomie.

Une simplification de la maintenance logicielle ?

Les constructeurs développent des outils qui coordonnent la maintenance logicielle sur plusieurs tablettes de manière synchrone. Cette gestion de flotte [5] facilite l’installation, la duplication, des contenus et applications ainsi que la réinitialisation du terminal.
Par ailleurs, les problèmes de virus sont limités par rapport à ceux qui peuvent être rencontrés avec l’utilisation des ordinateurs. Il est néanmoins conseillé d’intégrer un antivirus   sur les appareils du type Android.

Cependant, l’utilisation des tablettes ne règle pas toutes les questions de maintenance et crée d’autres contraintes liées à la mobilité et au partage de données.

Le produit « hybride », un compromis entre tablette et ordinateur

Les marques aiment à présenter le produit hybride comme « le meilleur des deux mondes », notamment pour les appareils munis d’une double caméra.
Ce qui peut expliquer qu’il soit de plus en plus répandu bien qu’encore peu accessible financièrement. A première vue, il a la forme d’un PC portable, mais le clavier se détache et l’écran devient une tablette autonome. D’une part, il permet une utilisation des ressources et des applications déjà employées sur ordinateur par les enseignants (logiciels de bureautique, etc.), et d’autre part il favorise la mobilité des élèves et la manipulation d’objets photographiés ou scannés (voir rubrique "Enrichir les documents").
Si le principal avantage de ces appareils hybrides est leur autonomie [6], le « meilleur des deux mondes » deviendra réellement effectif lorsque les applications se seront développées pour ce type d’appareils.

[2Gardons à l’esprit que l’utilisation de tablettes amène à réfléchir au mode de connexion wifi avec parfois un fonctionnement aléatoire lorsqu’un grand nombre de périphériques est concentré sur une même zone.

[3Les travaux pour proposer une interface adaptée à la tablette tactile sont en cours.

[4Revue le nouvel éducateur n°157, mars 2004 consultable sur le site http://freinet.org/ne/157/157-29.pdf

[5L’apport de nouveaux outils facilite aujourd’hui la gestion de flotte, en permettant la synchronisation et la recharge des tablettes.

[6Dotés de deux batteries, l’une appartenant à la tablette, l’autre au clavier, leur autonomie peut atteindre jusqu’à 18h.