“Zéro papier” : l’évaluation

Le panel d’outils et de ressources que propose le numérique offre une plus-value pédagogique évidente pour une évaluation dite "formative". De l’évaluation instantanée à l’évaluation de la démarche en passant par l’auto-évaluation, les possibilités sont nombreuses.

Des évaluations instantanées

Les fabricants de TNI vendent également des dispositifs d’évaluation. Ces boîtiers de réponses, associés ou non à la projection d’un questionnaire, permettent au professeur d’interroger ses élèves à tout moment du cours. En début de cours, il testera les représentations. En milieu de séance, il vérifiera les progrès et avancées. En fin de séance, il pourra faire un bilan et comparer les résultats obtenus avec ceux du début de séance.

Les possibilités sont multiples. Les questions peuvent être directement envoyées aux boîtiers. Chaque élève avance alors à son rythme. L’enseignant peut décider d’afficher ou non les réponses ainsi que les résultats (qui restent anonymes) sous forme de statistiques pour en discuter avec la classe. Les résultats sont sauvegardés pour suivre les progrès de chaque élève.

Actuellement, ces boîtiers sont remplacés par les appareils mobiles qui, une fois équipés de la bonne application, offrent un confort de lecture et d’interaction, ainsi qu’une polyvalence, bien supérieurs.

L’apport des quiz en ligne

Il existe de nombreux exerciseurs, c’est-à-dire de logiciels permettant de générer des quiz ou exercices interactifs variés allant du simple QCM à la question ouverte nécessitant la saisie d’un texte, en passant par des mises en ordre et des textes à trous. Ces logiciels diffèrent par leur facilité de réalisation et le design de leurs productions. Pour ne citer que les plus connus parmi les gratuits : MOS Solo, Hotpotatoes, Jclic et Q-Lab-Editeur (qui ajoute une dimension « jeu » en disposant les malles à question au cœur d’un labyrinthe en 3D). Les quiz réalisés sont exportables dans un format qui permet la mise en ligne ou l’intégration dans les plateformes de formation à distance   et certains ENT  . Ces derniers proposent leurs propres outils de création de quiz.

La correction ne nécessite pas, sauf dans le cas des questions ouvertes, l‘intervention du professeur. Elle est automatique et immédiate. On peut décider ou non de faire apparaître la réponse et d’afficher le feedback ou rétroaction après chaque réponse ou à la fin du quiz. Ce feedback doit réellement guider l’élève en cas de mauvaise réponse et lui donner un complément d’informations si la réponse est juste. En proposant en ligne un accès permanent au test, en autorisant le droit à l’erreur et la possibilité de le recommencer, on dispose ici d’un réel outil d’autoformation. D’année en année et grâce à la collaboration avec les collègues, on constitue une banque de questions conséquente permettant de diversifier les évaluations.

En positionnant le quiz en début d’un parcours de formation, on réalise un support pour une évaluation diagnostique qui peut guider l’élève dans la suite du parcours. En fin de séance ou en fin de parcours, le quiz peut également servir d’évaluation sommative. On peut également l’utiliser pour évaluer des compétences, mais sa construction nécessite alors beaucoup de réflexion.

Vers une évaluation des compétences

Évaluer les compétences n’est pas chose facile avec ou sans numérique. Cependant, le numérique permet de suivre, à posteriori, le cheminement de la réflexion de l’élève et des actions réalisées.

Les fonctionnalités de révision des logiciels de traitement de texte et le suivi des modifications des applications en ligne permettent de remonter le temps et de retrouver les étapes de réalisation d’un document par les élèves.

Les LMS proposent un service de tracking (de « surveillance ») très performant qui permet de connaitre le parcours réalisé, de savoir combien de fois il a été nécessaire de consulter une aide, de savoir le temps passé sur une activité…

Des logiciels permettent de filmer l’écran de l’ordinateur et d’enregistrer toutes les actions. Initialement destinés à la réalisation de tutoriels vidéo, ils permettent de suivre la démarche de l’élève qui résout un problème. Les logiciels de TNI proposent tous un enregistreur de ce type. On peut également télécharger et installer le logiciel Camstudio. Sur les tablettes, on atteint le même objectif avec les applications telles qu’Explain everything et ScreenChomp.

La formalisation de l’acquisition des compétences est possible grâce au LPC, mais également certains logiciels tels que SACoche (Libre et gratuit), Pronote ou Cerise. Libres et gratuits, ils intègrent une palette large de référentiels de compétences propres à chaque matière et à chaque niveau d’enseignement pour faciliter le suivi des acquis des élèves sur les attendus du programme. Les professeurs conservent ainsi des traces des avancées dans l’acquisition de compétences.

Vers la constitution d’un e-portfolio   par l’élève

Le portfolio réflexif ou portfolio éducatif constitue une synthèse des apprentissages et identifie leur validation. Le numérique offre là encore de nombreux avantages sur le portfolio papier. Il s’inscrit dans la continuité, permet un travail collaboratif, peut être consulté, discuté par n’importe qui, n’importe où, n’importe quand, il permet d’inclure toute forme de fichiers, et permet à l’utilisateur de développer ses compétences numériques.

Chaque élève dispose dans son espace de stockage de l’ensemble de son travail notes de cours, exercices, documents, favoris, enregistrements audio, évaluations… Il nourrit ainsi son portfolio qui sera conservé tout au long de son cursus scolaire et favorise l’approche réflexive de l’élève sur ses pratiques. Notons que le portfolio ne se résume pas à un stockage de données, il devient pertinent lorsque l’élève réalise un travail réflexif et justifie l’acquisition de ses compétences. Mahara [1] propose de centraliser ces informations. Il s’agit à la fois d’un e-portfolio et d’un réseau social. Les élèves constituent une base de données qu’ils nourrissent tout au long de leur parcours. Pour analyser le développement de leurs compétences, ils créent des pages dans lesquelles ils incluent des éléments de la base de données tels que des documents, des activités, des articles de journal, des informations profil, etc. Ces pages sont classées selon trois catégories : « compétence métier », « notes de cours », « CV ». Les élèves choisissent de les partager ou non avec leurs professeurs, leurs parents, leur groupe classe, les entreprises, la conseillère d’orientation [2].

[1logiciel libre et gratuit dont un tutoriel est disponible à l’adresse https://sites.google.com/site/tutorielmahara/

[2Un retour d’expérience est disponible sur le site de l’ESEN.