“Zéro papier” : les traces écrites (… ou pas !) du cours

Avec le numérique, les productions des élèves peuvent revêtir des formes variées. Que cela soit au moment de la prise de notes ou lors de la réalisation des bilans, les traces du cours ne se font plus exclusivement sous la forme écrite (texte et dessin), mais aussi par une photographie, un enregistrement audio ou vidéo.

Dans cette perspective, la tablette remplace un bon nombre d’appareils très différents. Outil de convergence numérique, elle sert d’appareil photographique, de caméscope, de dictaphone et possède bien d’autres fonctionnalités. La tablette est donc une sorte de couteau suisse numérique au service de la pédagogie.

Le numérique favorise également la mutualisation des productions ainsi que le travail collaboratif des élèves. Les traces du cours peuvent alors être mises en commun, complétées, comparées...et participer à la construction du savoir par la classe.

Une mémoire du cours polymorphe

En classe, un des usages fréquents du numérique est celui des logiciels de bureautique, en particulier du traitement de texte. Ce dernier est utilisé classiquement pour la rédaction des bilans de séances, mais il peut également servir à la prise de note à la volée. Si cette activité au clavier nécessite un apprentissage supplémentaire, et surtout un usage régulier, pour la faire avec dextérité, les logiciels de traitement de texte offrent un confort incontestable. Il est en effet beaucoup plus aisé de réorganiser et d’enrichir a posteriori ses notes à l’écran que sur une feuille de papier. De plus, les fonctionnalités de révision du document, de correction orthographique et de suivi des modifications peuvent trouver leur place dans certaines situations pédagogiques. Sur tablettes, on utilisera l’une des nombreuses applications proposées et souvent intégrées par défaut au système d’exploitation  . Leurs fonctionnalités sont généralement rudimentaires et on peut leur préférer des applications aux possibilités de mise en forme proches de celles des logiciels de traitement de texte. Par exemple, on choisira Quick office, Evernote ou Pages (uniquement pour iOS et payant).

D’autres applications rendent possible la prise de notes « manuscrites » avec le doigt ou le stylet comme UPAD, Penultimate ou les applications développées par VisionObjects. Certaines proposent même une reconnaissance de l’écriture manuscrite (Note Anytime), voire se spécialisent dans la conversion des équations mathématiques (Exemple de MyScript MathPad). Ces outils permettent aussi de réaliser schémas et croquis. Il existe également de très nombreux logiciels et applications de création de dessin.

Les outils de présentation (PowerPoint, Impress, Keynote…) sont utilisés pour faire des présentations orales mais également pour réaliser des comptes-rendus linéaires d’activités. On retrouve ce type d’outils sur les tablettes (Keynote pour iPad, Quick Office…) qui offrent la possibilité d’insérer rapidement dans la présentation des photographies prises sur le vif durant la séance. On peut proposer aux élèves d’utiliser la BD, ou le roman-photo comme support plus ludique pour leurs présentations. Des services en ligne permettent d’en créer (MakeBeliefsComix , Pixon...). Le logiciel Comic Life propose des matrices de bande-dessinées à compléter. Une version existe pour les tablettes sous iOs. On peut également utiliser des applications de publication (PAO) comme Frame Artist.

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Utilisées, individuellement ou collectivement, pour répondre à une problématique, prendre des notes ou résumer le cours, les cartes heuristiques (cartes mentales ou mind maps) apportent une aide visuelle à la construction de la pensée par leurs pouvoirs de hiérarchisation, globalisation et illustration des idées. Faire une carte sur papier libère certes la créativité de l’auteur, mais limite les possibilités de réorganisation de ses idées. Construire une carte, notamment lors de séances de remue-méninges, c’est un ballet incessant de modifications. Les applications numériques sont alors des outils incontournables. Elles permettent de plus d’enrichir les cartes de photos, vidéos et d’hyperliens… Certaines sont des logiciels à télécharger et à installer (Freeplane, XMind, iMindMap…), d’autres sont disponibles directement en ligne comme Mindmeister, Mindomo ou Popplet (qui peut être utilisé comme un logiciel de Mind Mapping) [1]. Il existe également pléthore d’applications mobiles pour les tablettes et smartphones (http://svt.ac-creteil.fr/?Presentation-du-coffre-aux-tresors). La surface tactile de ces appareils rend très naturels le déplacement et la création des liaisons.

Prendre une photographie peut servir à mémoriser tout ce qui a été fait en classe (les étapes d’une expérience, une trace au tableau…). Rien de plus facile avec les appareils mobiles ! L’appareil photo qu’ils embarquent est généralement de bonne qualité. L’écran permet d’afficher instantanément l’image, de la modifier, de l’annoter… Les applications telles que Skitch (pour Android, iOS, Mac OS et Windows) ou Report Monster (pour iOS) permettent d’annoter les photographies (voire d’autres types de document) à l’aide de flèches, symboles, formes, texte etc… Les photographies sont automatiquement ajoutées à la galerie de l’appareil et sont réutilisables dans les autres applications.

En dehors des activités spécifiques de baladodiffusion   [2], un enregistrement audio peut remplacer la prise de notes. Certaines applications comme Audio Class Notes permettent, au moment de l’enregistrement ou après, lors de l’écoute du fichier, de marquer les passages clés par un descripteur explicite. Ainsi, on réalise une série de repères qui séquence l’enregistrement et en facilite la lecture et la mémorisation.

Les appareils mobiles mettent également les enregistrements vidéo à la portée de tous. Sans en faire un montage complexe (même si cela est possible), les vidéos obtenues peuvent servir de support de démonstration. Des applications généralement destinées aux entraînements sportifs telles que vTrainer(iOs) et DartfishExpress proposent de les annoter et de les comparer deux à deux. D’autres permettent de réaliser et de commenter des captures de la vidéo pour en réaliser une sorte de diaporama (VideoNotes).

Toujours dans le domaine de la vidéo, on peut trouver des outils permettant de créer très rapidement des animations à partir de captures successives. Une méthode pour réaliser une explication d’un phénomène dynamique. Sous iOs, on utilisera Animation en volume, StopMotion Animation Maker Pro ou iMotion HD

Avec les tablettes (et les smartphones), la prise de notes ne se limite donc plus à la trace écrite mais prend de multiples formes. Créer des documents composites à partir des éléments issus du cours devient très facile. Les applications telles qu’Evernote permettent en effet de taper des textes et d’y associer images et enregistrements audio…

Vers une mémoire collective du cours

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Le numérique facilite considérablement le partage des documents. Les réseaux pédagogiques, les services de stockage en ligne, les ENT   et les LMS associent, à leur espace de dépôt de documents, des fonctionnalités de gestion de droits d’accès. Les appareils mobiles, grâce à leur multiple connectivité, facilitent les échanges.

Le travail collaboratif de manière générale a pour intérêt de permettre aux élèves de développer la réflexion collective et de confronter les représentations. Ceci les amène à communiquer, à prendre en compte l’avis et l’apport des autres, à approfondir leur analyse et à argumenter. Chacun participe ainsi à la construction et à la consolidation du savoir. Divers outils numériques permettent ce travail collaboratif. C’est le cas des forums, des blogs et de la plupart des services de publications en ligne. Notons que les ENT et LMS proposent ces services.

D’autres outils autorisent même une co-écriture d’un document par plusieurs utilisateurs, de manière synchrone ou asynchrone. Parmi eux, les Wiki   (que l’on retrouve chez certains LMS et ENT), une grande partie des logiciels de Mind Mapping en ligne, Google drive et Framapad... Généralement ils sont accompagnés d’une session de chat pour échanger simultanément des avancées du travail. Framapad présente l’avantage de ne nécessiter ni inscription, ni identification pour collaborer. Il suffit de connaître l’adresse du document partagé, de choisir un pseudo et une couleur. La participation de chacun est repérée sur le document par la couleur choisie [3].

Les tablettes, associées au tableau numérique interactif (TNI), permettent également ce travail collaboratif en classe. L’image projetée au tableau s’affiche également sur les écrans des tablettes et chacun peut intervenir (avec ou non l’autorisation de l’enseignant) pour compléter le document commun. À l’issue de la séance, les activités réalisées au TNI sont exportées (généralement au format PDF  ) et déposées sur le cahier de textes en ligne. Certaines productions des élèves peuvent venir également enrichir la mémoire collective du cours.

[1Comparatif de quelques outils : sur le site Socialcompare.com.

[2Une série de MédiaFICHES est consacrée à la Baladodiffusion.

[3Lire l’article "L’écriture collaborative en ligne avec Framapad" des doc’TICE du CRDP de Créteil.