Développer l’oral en dehors de la classe
Intégrer des activités de baladodiffusion en dehors de la classe, c’est d’abord permettre aux élèves de travailler l’oral seuls à la maison, ou dans tout autre lieu à leur convenance, sur des supports audio ou vidéo.
Pour cela, ils doivent disposer d’un appareil leur permettant la lecture individuelle de fichiers audio (au format MP3) et vidéo (au format MP4) ainsi que la possibilité de s’enregistrer. Les nouveaux appareils hybrides (tablettes, smartphones...), dont la plupart d’entre eux sont équipés, facilitent grandement le développement de la baladodiffusion. Si le prêt d’un baladeur numérique à chaque élève est, dans certains contextes, envisageable, il est souvent plus pratique et plus efficace de les laisser choisir le matériel qu’ils utilisent au quotidien pour écouter des chansons, regarder des films en ligne et communiquer entre eux. Ils sont souvent plus motivés pour le travail hors-classe lorsqu’on les laisse utiliser leur outil favori. Beaucoup pourront même choisir entre plusieurs outils en leur possession. À l’usage certains se révéleront plus performants. Il appartient au professeur de démontrer le potentiel de certaines fonctions. Par exemple, il peut être intéressant d’associer à un document audio un texte ou des illustrations. Dans ce cas, disposer d’un écran suffisamment large se révélera indispensable.
Individualiser le travail à l’oral
La baladodiffusion est un contexte favorable pour développer une pédagogie différenciée et le travail en autonomie. Plus qu’un outil d’évaluation pour le professeur, c’est avant tout un outil qui facilite l’entraînement des élèves à l’oral et une individualisation de leur travail. Cependant, si les élèves sont parfaitement autonomes pour manipuler leur « baladeur », cela n’implique pas nécessairement qu’ils soient aptes à en faire un outil de travail efficace. D’où la nécessité de mettre en place en classe, une méthodologie pour en tirer le meilleur parti pédagogique. Comme dans le cadre d’une formation en ligne, le professeur dispose d’Internet pour échanger « à distance » avec chacun de ses élèves mais aussi, bien sûr des séances de cours, pour présenter, guider et dynamiser les activités de tous « en présentiel ». L’acquisition des compétences se fera progressivement. En multipliant les activités, sur des documents différents, en écoute et en production, les élèves deviendront autonomes, chacun à leur rythme et intégreront la baladodiffusion dans leurs habitudes de travail.
Gérer le travail à distance
Il est indispensable de pouvoir communiquer via Internet avec chacun des élèves. Un simple contact par courrier électronique peut suffire pour mettre en place un projet. Lorsque l’établissement dispose d’un espace numérique de travail (ENT ), la situation est idéale. Élèves et professeurs accèdent à un espace commun sécurisé par un code d’accès individuel, accessible de n’importe où via Internet, où ils peuvent échanger des documents audio ou vidéo, même assez volumineux. Cet accès personnalisé sur un espace propre à l’établissement garantit le contexte pédagogique de l’exploitation du document. C’est souvent une des conditions légales à la diffusion gratuite des podcasts. Pour le professeur c’est un gain de temps. Il peut, en une seule connexion, mettre un document à la disposition des élèves de toute une classe ou retrouver dans un même dossier les documents déposés par chacun d’eux. Pour les élèves, c’est un processus familier qu’ils utilisent déjà dans d’autres circonstances pour des documents écrits. Si l’établissement n’a pas d’ENT, il existe des solutions gratuites, en ligne, pour des espaces de stockage ou même des espaces de travail collaboratif.
Développer le travail collaboratif
Avec le Cloud Computing, l’informatique est dans les « nuages » : les ressources et les traitements sont déportés sur des serveurs distants et accessibles uniquement en ligne. Dans ce contexte, le concept de baladodiffusion s’élargit.
On s’approprie de moins en moins les données comme lorsqu’on télécharge un podcast que l’on stocke ensuite sur un appareil. On les consulte, on les utilise en ligne. Il devient inutile de les stocker. On peut les partager et travailler à plusieurs sur un même document : le travail collaboratif à distance devient possible, facile à mettre en place y compris avec des documents audio ou vidéo. On peut imaginer, par exemple, de partager l’accès à une vidéo en ligne et de créer une page de texte partagée entre le professeur et des élèves, sur laquelle chacun d’entre eux complétera un travail d’analyse, de commentaire, de synthèse ou présentera son interprétation du document initial. Le professeur peut à tout moment mesurer le travail de chacun et intégrer ses conseils et suggestions au sein même du document.
Ces espaces communs accessibles en ligne vont aussi permettre d’associer les podcasts à d’autres ressources complémentaires, d’autres supports, visuels ou écrits : conférences, démonstrations, dictionnaires, bases de données, encyclopédies, traducteurs… Dès lors que l’activité se passe en ligne, l’élève dispose instantanément de toutes les ressources disponibles.
Par ailleurs, le « nuage » n’héberge pas que des contenus, mais aussi des outils. Pour s’enregistrer, par exemple, il existe des magnétophones virtuels en ligne à partir d’une simple page web, qui permettent aux élèves de s’enregistrer, se réécouter et transmettre en un clic le document audio à leur professeur.